Une initiative utile ?
Au Conseil européen de la semaine dernière, le Luxembourg et l’Espagne ont annoncé la tenue, le 26 janvier prochain à Madrid, d’une réunion au sommet : il s’agit, pour un certain nombre de gouvernements, d’ « aider la présidence allemande » qui débute en janvier. Angela Merkel a en effet annoncé son intention de trouver une solution au blocage institutionnel consécutif aux « non » des Français et des Hollandais.
Il y a plusieurs façons d’interpréter cette initiative.
Les optimistes y verront une chance pour relancer la construction européenne.
Les pessimistes s’interrogeront sur la méthode qui consiste à faire pression
sur les Etats membres récalcitrants (et en particulier sur la France à la
veille de la campagne présidentielle) en réunissant les bons élèves qui ont dit
« oui ». Les réalistes (nous en sommes) ne tireront pas de conclusion
hâtive : ce rassemblement informel peut aboutir à des propositions constructives
pourvu que les participants prennent la peine de comprendre les raisons qui ont
poussé des peuples traditionnellement « europhiles » à refuser
nettement le traité constitutionnel. Pousseront-ils
la lucidité jusque là ? Rien n’est moins sûr.