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le blog d'Emmanuel Maurel
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2 mai 2007

La racine du mal

Sarkozy, c’est Bush. La comparaison est usée jusqu’à la corde, et, pour tout dire, un peu exagérée. Pourtant, il y a bien un point commun entre le texan et le candidat de l’UMP : la certitude d’être engagé dans un combat contre le Mal. Sarkozy, même s’il s’en défend, donne dans le manichéisme le plus élémentaire. Après les incidents de gare du Nord, l’ex ministre de l’intérieur avait accusé ses adversaires d’être du côté des voleurs et des fraudeurs, quand lui se donne pour mission de rassembler les « honnêtes gens ». Depuis des mois, il martèle qu’il est le candidat des « Français qui se lèvent tôt », sous entendant que la gauche soutenait les assistés qui font la grasse mâtinée. Bosseurs contre fainéants, casseurs contre bons citoyens, autorité contre anarchie : le monde selon Sarko est simple et binaire.

 Depuis quelques jours, le candidat de l’UMP semble avoir découvert la vraie cause de l’existence du Mal. Une sorte de révélation idéologique. Quel est donc cet hydre aux mille tentacules, ce monstre malfaisant responsable du déclin ? C’est mai 68 ! Mais 68, c’est « le poumon » dans la célèbre tirade du malade imaginaire. La crise de l’école : mai 68 ! Le culte de l’argent roi ? Mais 68 ! La perte des repères? Mais 68 vous dis je !

 Et voilà comment un événement somme toute modeste, comparé aux grandes fractures du XXème siècle, se retrouve propulsé « cause de toutes les causes » ! Il y a quelque chose de grotesque dans cette réécriture de l’histoire nationale. Mais surtout, la nouvelle croisade de Sarkozy en dit long sur ses objectifs politiques.

 Car mai 68, c’est avant tout la réaction désordonnée des forces vives du pays contre un système à bout de souffle : une classe politique complètement déphasée, des medias à la botte du pouvoir, un ordre moral étouffant, une société cadenassée, une jeunesse désemparée. Pendants moins de deux mois, une partie des Français, écrasés sous la chape de plomb du gaullisme croupissant, a revendiqué plus de liberté et d’égalité.

 Cela n’enlève rien à la pertinence du débat intellectuel sur l’héritage controversé de « la pensée 68 », ou de la critique de l’itinéraire peu glorieux des soixante huitards en vue (ah, ces maoïstes devenus publicitaires, journalistes zélateurs du libéralisme ou eurodéputés centristes). Reste l’essentiel : 68, c’est avant tout les conquêtes sociales (accords de Grenelle), la démocratisation de l’enseignement supérieur, la libération sexuelle, etc… Vouloir « liquider » 68, c’est, au sens propre, revenir en arrière.

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Commentaires
M
Oui, il y a une certitude d'être engagé contre le Mal... C'est que ce Mal existe, on le combat ou non...<br /> Ce mal, c'est une doctrine totalitaire, hégémonique et impérialiste. Il y a des idées qui ne s'arrêtent pas toutes seules. Quand on est de Gauche et que l'on se prétend anti- fasciste, il faut reconnaître dans l'Islam une idéologie du même ordre. IL n'y a pas d'Islam modéré, il y a des musulmans modérés ! Une question tout de même: Peut-il y avoir des nazis modérés ? Car trêve de balivernes, quiconque a lu le Coran, la Sunna, et les Hadiths ne peut que se rendre à l'évidence et il faut être un sacré gogo ou un fieffé coquin pour avaler les sornettes d'un Islam de paix, de tolérance et d'amour.<br /> <br /> Alors oui, Bush a certainement eu tort de ne pas attaquer l'Arabie Saoudite plutôt que l'Irak mais il a eu le mérite de voir le problème...<br /> <br /> Quand Ségolène, dit à la banlieue qu'elle n'est pas le problème mais la solution, alors oui, la gauche soutient les casseurs et c'est précisément ce que les Français ont entendu !!!
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