Des actes !
La canonisation médiatico-politique de l’abbé Pierre était prévisible. C’est la loi du genre : incroyablement populaire de son vivant, il l’est davantage encore une fois mort. Funérailles nationales, déluge d’éloges, éditions spéciales : le prêtre rebelle rejoint le camp très select des panthéonisables ».
Il faudra pour cela bien plus que
des déclarations émues. La paupérisation du salariat et les difficultés d’accès
au logement constituent la réalité sociale d’un pays qui pourtant n’en finit
pas de s’enrichir. Pour enrayer ce phénomène, « l’insurrection de la
bonté » ne suffit pas. Le défunt abbé lui-même savait que la charité ne
remplace pas la politique, et que c’est aussi à la loi d’organiser la
solidarité. Ce n’est pas un hasard si l’un de ses derniers combats concernait
la loi SRU et son article 55 obligeant les communes à construire au moins 20 %
de logement social.