Ségolène par ci, Ségolène par
là : qu’ils somnolent sur la plage, crapahutent en montagne, ou tout
simplement travaillent, les aoûtiens ne devraient pas échapper à la déferlante
Royal. Au cœur de l’été, au moment où l’actualité politique vire au calme plat,
la présidente de la région Poitou Charente continue de faire parler d’elle…à
défaut de parler !
Car c’est bien là tout le
paradoxe de ce phénomène médiatique : bien que Ségolène Royal fasse la une
des journaux sérieux comme des magazines people, elle n’en continue pas moins
de respecter sa ligne de conduite : en dire le moins possible !
L’illustration paroxystique de cette stratégie, c’est le voyage en Corse de
notre camarade. Un séjour au cours duquel elle s’est interdite de parler
« ni de la violence, ni des problèmes institutionnels », préférant
s’appesantir sur…la charcuterie AOC de la « Corse qui gagne » !
N’importe quel autre candidat se serait fait éreinter par les commentateurs. Elle
non.
A chacun de ses déplacements,
confrontés aux revendications des uns ou
au mécontentement des autres, elle fait la même réponse : il faut créer
des espaces de démocratie participative qui permettront aux citoyens experts de
se « prendre en main ». Pas de problèmes, pas de solutions, c’est le
slogan tout trouvé pour Ségolène Royal. Pourquoi changer de ligne puisque
celle-ci semble satisfaire tout le monde : les éditeurs (pas moins de sept
livres lui sont consacrés à la rentrée !!!), les hebdomadaires grand
public (Ségolène à la plage, Ségolène en maillot de bain, etc…), les
traditionalistes (elle est pour la famille), les modernistes (c’est une femme
donc c’est bien), et évidemment nombre de socialistes (elle va gagner donc il
faut la soutenir).
Reste un léger hic. Ségolène
candida te, c’est chic. Mais Ségolène
présidente ? Là, un doute perdure. Sa vision de la France nous est
inconnue. Sa conception de l’Europe également, si ce n’est qu’elle a menacé
notre pays des pires maux en cas de victoire du « non », avant de
rétropédaler à grande vitesse après le vote sans ambiguïté des citoyens
experts ! Quant à son avis sur les
questions internationales, on a pu en mesurer les limites à l’occasion de la
crise libanaise. Pour l’instant, tout
cela passe inaperçu. Pour combien de temps ?